Les chroniques des Cendres : une femme docile ?
C’est une matinée comme les autres dans la lumineuse cité de Giran, les premiers nains montent leur table pour le marché, quelques aventuriers bien éméchés tentent de rejoindre leur lit ou dorment même déjà sur le pavé. Un matin comme les autres … malheureusement.
Comme toujours la chambre est sombre, seul un petit filet de lumière vient se refléter dans le miroir, les premiers rayons de soleil qui arrivent à se faufiler par la minuscule fenêtre. Tout d’un coup la lumière envahit avec violence la petite chambre.
Adieu ma belle !
La porte se ferme et les ténèbres reprennent leur droit - enfin il est partit ! -. Elle s’assoit sur le lit, sort une élégante pipe - le dernier souvenir de ma mère … merde, j’ai eu une mère moi ? -. Elle la bourre d’un peu d’épices et allume, elle prend une interminable bouffée, dépose la pipe sur la table et se lève. Elle se dirige vers le miroir qui pend au mur, son visage traverse le filet de lumière et vient flotter sur le miroir. – C’est vrai que je suis belle – et même les cernes qui entouraient ses yeux d’ange déchu et les deux cicatrices sur son visage, laissées par des idiots de nains saouls, ne pouvaient contredire cela. Elle se recoiffe doucement en passant ses doigts le long de ses cheveux, tous ses mouvements sont maintenant ralentis par le contenu de la pipe - pas que mes mouvements -. Elle se laisse tomber en arrière et atterris mollement dans le lit. - j’espère que c’était le dernier … je suis morte … si seulement c’était le cas - C’est le seul moment de la journée où elle avait une chance d’être tranquille, apparemment c’est un jour de chance, ce con de Goldo n’était pas encore en train de beugler.
- Cette fois je dois essayer, je ne peux pas rester une semaine de plus ici - Elle avait déjà essayé d’en finir autrement mais apparemment son désir de vivre était trop grand pour le suicide. Le plan est simple, le seul instant où elle n’est pas enfermer dans cette maison c’est durant la toilette générale. - Le plan est simple : prendre mes jambes à mon coups, et si par mégarde une d’elles pouvait finir entre celles de Goldo, ça serait le petit
plus, on verra bien … ne rêve pas trop quand même ma grande ! - De toute façon elle a le temps d’y penser, la prochaine sortie des filles au lac n’aura pas lieu avant deux semaines au moins.
Tu vas descendre la sombre ou je dois venir te foutre mon pieds au cul !?
C’était trop beau pour être vrai, le repos aura été bref. Elle se rhabille doucement, cache la pipe et les épices dans le tiroir de la table, Goldo ne monte jamais dans les chambres, c’est bien trop miteux pour lui. Elle sort de la pièce et descend les escaliers.
Ah te voila enfin ! Tu faisais une deuxième tournée où tu t’es encore endormie !
A cet instant la porte donnant sur la rue s’ouvre et un immense orc entre dans le hall. Elle avait déjà vu des costauds en tout genre mais il faut avouer que les orcs sont toujours impressionnants, surtout qu’elle en voit rarement – ça ne doit pas être leur truc. Goldo a l’ air mal à l’ aise, il n’en voit pas souvent non plus des orcs qui passent ça porte ; j’aime ça quand il est mal à l’aise. Il va se sentir obliger de faire de l’humour pour essayer de masquer ça -.
Hé l’ami, tu y crois, elle est au lit toute la nuit et elle arrive encore à dormir !
L’orc ne réagit pas – normal c’était pas drôle -. L’orc avance ...
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