L'orage faisait rage sur le champs des murmures, ruisselant de pluie, une silhouette y errait. La forme, grande et élancée, bardée d'armes diverses et de quolifichets, portait une longue robe tribale blanche, surmontée d'une armure lourde.
Khalji, fils des Hestui et fier shaman de la Horde errait dans ce lieu oublié des flammes, le doute en tête. Depuis qu'il avait parlé à Ashlor et malgré son masque de fanatisme exacerbé, Khalji se posait à présent mille questions sur ses choix passés et sur son avenir.
Passant devant une flaque, Khalji regarda le reflet renvoyé par l'onde, troublé par les larmes de Shilen. Il se revit, des années plus tôt, jeune shaman à peine eveillé, encore dans l'adolescence, quittant Elmore pour suivre les traces de son vénéré grand-oncle. Il avait bien changé depuis, le jeune visage était à présent celui d'un Orque dans la force de l'âge, son seul oeil valide ne renvoyait plus à présent qu'un regard empli de haine. Il chassa le reflet d'un coup de baton et regarda le ciel un instant.
"Mon cher aïeul... Ai-je réellement marché dans tes pas toutes ces années? La Horde et Paagrio sont-ils les seules choses à connaître en ce monde?"
Le shaman resta à contempler le ciel orageux un long moment, cherchant une réponse à sa question. Peu à peu, les cieux se calmèrent et le soleil vint à regner de nouveau. Khalji fixa l'astre brulant.
"Sous ton regard hein.. Pour ta gloire et pour la gloire d'un peuple.."
Khalji défit les sangles de cuir retenant son armure et dénuda son torse, marqué du crâne de la horde.
Le shaman prononça quelques mots de pouvoir en langue des flammes et la tête de son baton réagit à l'incantation, devenant rouge et brûlante au point de distordre l'air environnant. En serrant les dents, Khalji appliqua le dos de son baton sur la marque de la Horde, laissant une horrible brulure.
Un atroce hurlement de douleur vint déchirer le silence du champs des murmures.
Plus tard, dans une taverne miteuse du village des chasseurs...
Le shaman croisa Sid et Ashlor en grande discussion, dans un coin de la pièce. Les deux guerriers avaient atteint un âge respectable pour ceux de leur espèce, souvent condamnés à mourir jeunes au combat. Le borgne se joignit à ses deux anciens frères d'armes et ainés, pour partager avec eux l'ivresse de la boisson et dépenser ses derniers adenas, avant de prendre un nouveau départ.